Vivre avec son traitement et le suivre
On ne guérit pas encore du diabète, mais pour le diabète de type 1 ou de type 2, les traitements et une hygiène de vie adaptée permettent à la personne de limiter les complications et de vivre sa vie avec sérénité. Les professionnels de santé sont là pour accompagner la personne à intégrer la maladie dans sa vie quotidienne.
Suivre le traitement, bien se connaître et connaître la maladie permettent également des adaptations indispensables à une vie normale et de limiter les moments de découragement du patient.
Les adaptations possibles
Au fil de l’expérience, la personne vivant avec un diabète apprend à se connaître, à connaître sa maladie, à anticiper les réactions de son organisme selon les situations. Adapter son traitement devient possible dans une certaine mesure. Avec un diabète, on peut manger de tout. « Rien n’est interdit à condition de bien gérer ce que l’on mange et de ne pas faire d’excès », explique Yoro. « Il est important de ne pas se sentir frustré » enchaîne Claude.
Une personne avec un diabète peut s’accorder quelques écarts, à condition de savoir ajuster son traitement. Bien entendu, l’idée, ici, n’est pas d’inciter une personne avec un diabète à négliger son traitement. L’idée reste de déculpabiliser. A condition de respecter les prescriptions médicales, de suivre une alimentation équilibrée, de pratiquer une activité physique régulière, des écarts sont possibles, à condition d’accompagner son patient à savoir les gérer.
Les coups de blues inhérents au traitement à long terme
Au cours du temps, une fois le diagnostic de diabète intégré par la personne, le risque de vivre des moments de découragements persiste. Il faut en parler avec le patient, les normaliser, pour l’aider à passer ce cap difficile et le remotiver.
« Au début, le traitement est contraignant : on doit changer ses habitudes du jour au lendemain. Au bout d’un moment, on se rend compte que grâce à la bonne discipline de vie imposée par le diabète, on se sent bien, assure Yoro. Cela remotive. » Dans ces moments de découragements, « il est important d’en parler, poursuit Jean. Quand j’ai un coup de blues, je suis ma glycémie. Avoir de bons chiffres me regonfle le moral. »
L’importance de bien faire comprendre le traitement
Pour bien suivre le traitement, il est important que le patient en saisisse les tenants et les aboutissants. « Le rôle du soignant devrait être d’accompagner le diabétique dans la maladie, souligne Claude. Or, beaucoup n’expliquent pas, pensant qu’on n’est pas médecin, qu’on ne comprendra pas ». Alors que mieux on nous explique, mieux on comprend et mieux on se traite. »
L’éducation thérapeutique en soutien
Pour comprendre le diabète, comprendre les réactions de l’organisme, bien gérer la pathologie… l’éducation thérapeutique reste une aide précieuse. Les partages d’expériences, de conseils, d’astuces, le soutien… sont des moments riches qui permettent aussi à la personne vivant avec un diabète de déculpabiliser et de trouver des ressources quand le diabète n’est pas équilibré, par exemple, ou dans les moments de découragement. « Lors d’ateliers d’éducation thérapeutique, il est possible de parler librement, précise Fabienne qui vit avec un diabète de type 1 depuis 15 ans. On n’a pas peur de faire peur, pas besoin de tout expliquer… L’éducation thérapeutique m’a apporté les connaissances nécessaires pour être actrice par rapport à ma pathologie : l’importance de l’alimentation, de l’activité physique, du traitement et leur impact sur l’équilibre de mon diabète, explique Claude. J’ai en tête tous les facteurs actifs sur l’équilibre de mon diabète. J’avais besoin de comprendre pour pouvoir être autonome et pouvoir prendre des décisions sans être tributaire d’une personne extérieure (soignant, notamment). Il peut arriver quelque chose n’importe où, n’importe quand. Je veux avoir une capacité de réflexion et d’action pour agir tout de suite. C’est la liberté. Avant l’éducation thérapeutique, j’ai galéré pendant 3 ans, se souvient Yoro. Les ateliers m’ont permis de comprendre qu’avec un diabète, il n’y a pas d’interdits réels. Tout est question de modération, d’anticipation, d’adaptation. »
« Je ne me suis pas adapté au diabète, il s’est adapté à moi »
Pour les professionnels de santé qui prennent en charge une personne ayant un diabète, ne pas la réduire à sa maladie est bénéfique ; avant d’être un patient diabétique, c’est une personne qui vit avec un diabète.
« Ceux qui vivent avec un diabète depuis plusieurs années le savent, la recherche progresse et les traitements deviennent plus performants, moins contraignants. Et ce n’est pas fini, conclut Jean. Il est important de bien se connaître pour gérer sa maladie. Je ne me suis pas adapté au diabète, il s’est adapté à moi. »